Les relations entre l’Algérie et la France connaissent une nouvelle escalade. Le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé, ce samedi, avoir convoqué le Chargé d’affaires de l’Ambassade de France à Alger, en réaction à la décision de Paris de restreindre les privilèges diplomatiques accordés à plusieurs hauts responsables algériens sur le sol français.
Dans un communiqué au ton ferme, Alger dénonce une mesure qu’elle qualifie de « violation des obligations internationales » et regrette l’extension des entraves administratives aux postes consulaires algériens, malgré un engagement antérieur du Quai d’Orsay à les limiter à l’ambassade.
En riposte, et au nom du principe de réciprocité, l’Algérie a décidé de retirer tous les titres d’accès privilégiés aux ports et aéroports algériens octroyés précédemment à l’Ambassade de France à Alger. Une mesure qui confirme la détérioration continue des rapports entre les deux pays.
À Paris, le gouvernement français justifie cette politique de durcissement par le refus persistant d’Alger de reprendre 120 ressortissants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Selon les autorités françaises, ces individus disposent pourtant de papiers en règle pour leur retour en Algérie. Un bras de fer diplomatique s’est donc engagé.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, va plus loin : il entend révoquer les accords de 1968 qui régissent les conditions de circulation des Algériens en France, estimant que certains dignitaires algériens utilisent ces privilèges tout en menant des campagnes hostiles à l’égard de la France. Il accuse même Alger d’avoir délivré des passeports à des personnes en situation irrégulière.
La France évoque aussi d’autres points de friction, comme la détention de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes, pour lesquels elle réclame la libération.
De son côté, l’Algérie affirme son intention de porter l’affaire devant les instances internationales, y compris les Nations Unies, pour défendre ses intérêts et ceux de son personnel diplomatique.