Alors que certains vivent les plaisirs de leurs vacances estivales, d’autres, de plus en plus nombreux, s’apprêtent à démarrer une nouvelle vie dans le pays de leurs parents et aïeuls : le Maroc. Séduits par un climat accueillant, des opportunités économiques et un mode de vie plus équilibré, ces MRE (Marocains Résidant à l’Étranger) viennent y poser leurs valises pour de bon.
Issus pour la plupart de familles installées depuis des décennies en France, en Belgique, aux Pays-Bas ou en Allemagne, ces jeunes souvent bien formés, diplômés de grandes écoles et rodés au fonctionnement des multinationales, se taillent progressivement une place dans l’économie nationale. Avec leur langage coloré des banlieues européennes et leur pragmatisme acquis à l’étranger, ils deviennent peu à peu un visage familier du tissu économique et social marocain.
Facilement intégrés dans la société, ces binationaux adoptent les codes locaux tout en apportant un souffle nouveau. Créatifs, entreprenants et souvent engagés dans le milieu associatif, ils ne se contentent pas de réussir leur propre parcours : ils deviennent aussi des catalyseurs de changement. Nombreux sont ceux qui encadrent des activités sportives, mènent des actions sociales ou s’investissent dans le développement local.
Fait marquant, cette jeunesse renverse aujourd’hui une logique bien établie : ce ne sont plus les parents qui transfèrent de l’argent au Maroc, mais parfois l’inverse. Certains enfants installés au Maroc soutiennent désormais leurs familles restées en Europe, créant ainsi une nouvelle dynamique appelée « économie MRE inversée ».
Cependant, ce retour au pays n’est pas exempt de difficultés. L’intégration professionnelle et administrative reste un défi majeur. La reconnaissance des diplômes étrangers, les lenteurs bureaucratiques ou encore la difficulté à trouver un poste correspondant à leurs compétences sont autant d’obstacles à lever pour favoriser ce mouvement de retour.
Leur apport culturel et linguistique est aussi un levier puissant. Trilingues, ouverts sur le monde, porteurs de nouvelles idées et pratiques, ils enrichissent tous les secteurs – de l’enseignement à l’art en passant par les start-ups. Leur double culture est un atout indéniable pour bâtir un Maroc moderne et tolérant.
Il faut également saluer le rôle central des femmes MRE dans ce processus. Cheffes d’entreprise, professeures, juristes ou artistes, elles sont en première ligne dans la transformation des mentalités, l’émancipation des femmes et la promotion de l’égalité.
Face à la montée du racisme, de la xénophobie et à la dégradation des conditions de vie dans certains pays d’accueil, cette migration inversée marque le début d’un virage stratégique. Le Maroc ne peut que s’en féliciter, à condition d’accompagner cette nouvelle génération avec des dispositifs d’insertion et des réformes adaptées.
Par Salma Semmar
Bien dit madame ! Respect !
C’est tout le contraire de la réalité, on ne comprend jamais ceux qui vont contre vent pour desinformer sur la réalité des choses, tous les témoignages donnés jusqu’au la; disent le rale bile des MRE face à beaucoup de choses y compris les traitements administratifs et les jugements anti MRE dans la majorité des tribunaux…