Jamais, dans les annales des Fêtes du Trône, un nombre aussi considérable de détenus n’avait bénéficié d’une grâce royale d’une telle ampleur, à l’occasion du 26ᵉ anniversaire du règne du roi Mohammed VI.
Motivée par des considérations humanistes, cette mesure a une toute autre retombée : l’allègement de la pression sur la surpopulation carcérale, d’autant plus qu’elle coïncide avec une autre disposition allant dans le même sens — l’entrée en application des peines alternatives, désormais introduites pour la première fois dans le système judiciaire et pénitentiaire. Ces mesures sont également appelées à soulager les détenus ainsi que les directeurs de prisons, débordés, qui n’ont cessé d’appeler à une solution urgente à cette crise. Rappelons que les prisons marocaines accueillent aujourd’hui plus de 120 000 détenus.
De ce fait, et avec cette double nouveauté, les centres pénitentiaires ont vécu cette semaine dans un climat de liesse et d’enthousiasme, tant pour les détenus appelés à bénéficier de la grâce royale que pour ceux concernés par les nouvelles mesures alternatives. Ces dernières n’ayant été adoptées en Conseil de gouvernement que récemment, à la grande joie des intéressés et de leurs familles, qui attendaient depuis des années leur libération.
Pour ce nombre aussi élevé de grâces royales, les dossiers des bénéficiaires ont fait l’objet d’examens minutieux, un à un, dans le cadre d’une pré-sélection rigoureuse. Le choix définitif s’est fondé sur des critères stricts, avant que la liste finale ne soit transmise par la Commission des grâces au Cabinet royal, pour approbation quelques jours seulement avant la Fête du Trône.
Par Jalil Nouri