Les Marocains savent depuis toujours que le deuxième jour de la Fête du Trône est consacré à la cérémonie d’allégeance, là où se trouve le souverain. Les esplanades proches du palais royal sont toujours prêtes à l’accueillir, quel que soit l’endroit.
Depuis plusieurs années, ce protocole, découvert par les Marocains grâce à sa retransmission en direct à la télévision, émerveille aussi bien les résidents marocains vivant à l’étranger que les étrangers, qui le découvrent à travers des images impressionnantes.
Depuis plusieurs années également, c’est la préfecture de Tétouan, près de laquelle le roi Mohammed VI passe ses vacances d’été, qui a le privilège d’accueillir l’événement.
Riche de sa couleur blanche omniprésente sur les habits traditionnels portés par les représentants des 12 régions du pays, la cérémonie d’allégeance reste une particularité marocaine, impressionnante par la précision de son déroulement et son organisation réglée comme du papier à musique, devant un parterre de VIP.
Une à une, chaque région se présente devant le Roi, avec des dizaines d’élus, parlementaires et représentants communaux, conduits par le premier représentant du souverain et de l’autorité dans la région concernée, dont le nom est annoncé à chaque passage. Tous se plient, ensemble, par déférence et respect devant le Chef de l’État, avant de s’éclipser dans un ordre parfait, sans la moindre fausse note ni anicroche.
Ce rituel immuable se tient généralement vers 16 heures, lorsque la température commence à baisser, avant le retour des participants vers leurs régions respectives, le sentiment du devoir accompli chevillé au cœur et la fierté d’avoir mérité la confiance du Roi en ayant fait preuve d’allégeance.
Il faut également souligner qu’une autre organisation d’envergure précède la cérémonie : l’accueil des délégations, réunies dès les premières heures de la journée sous de grands chapiteaux, certaines venues de très loin, où collations et repas leur sont servis par les équipes du traiteur attitré des grandes occasions, Rahal.
Parallèlement à ce programme et dans le cadre de cette deuxième et dernière journée, la tradition veut que le chef du gouvernement offre un déjeuner aux invités marocains et étrangers dans le mess des officiers de la ville, sous la présidence, soit du prince héritier Moulay El Hassan, soit du frère du Roi, le prince Moulay Rachid, avant qu’ils ne rejoignent le Souverain, Chef Suprême des Forces Armées Royales, pour la dernière cérémonie officielle, tout aussi millimétrée et précise comme une mécanique bien huilée : celle de la prestation de serment par les promotions des académies militaires pour l’année en cours.
Par Jalil Nouri