La perspective de l’implantation du commandement de la force américaine AFRICOM à Dakhla, à l’extrême sud du Maroc, se rapproche de plus en plus. Les éléments déterminants s’ajoutent les uns aux autres, renforçant cette probabilité, malgré les gesticulations hostiles du voisin algérien.
L’ancien commandant de cette force, le général Langley, était réticent à cette délocalisation — l’AFRICOM étant actuellement basée en Allemagne, aux côtés d’une autre force similaire pour l’Europe. Mais son successeur, le général Agwin Anderson, adhère pleinement à l’idée de ce transfert stratégique vers le Maroc, et s’y voit déjà installé.
Le silence radio qui entoure ce projet de défense, tant du côté marocain qu’américain, alimente les spéculations et les interprétations, surtout en raison de son contexte géostratégique complexe. La position stratégique de Dakhla, à l’entrée de l’Afrique et aux portes de l’Europe, a pesé lourd dans la décision des États-Unis. Le Maroc, allié historique de Washington, dispose d’une armée aguerrie et rodée aux coopérations internationales. De plus, la ville de Dakhla offre des atouts logistiques majeurs, notamment grâce à la construction de son nouveau port, qui facilitera la mobilité des troupes et le transport de matériel.
Cette future base viserait à renforcer la sécurité et la stabilité du continent africain, tout en limitant l’influence militaire croissante de la Russie et de la Chine, deux puissances déterminées à s’implanter durablement en Afrique.
Pour Dakhla, les retombées d’une telle installation seraient considérables : arrivée de milliers de soldats américains, visites de leurs familles, essor économique, création de milliers d’emplois directs et indirects. Autant d’avantages qui ont convaincu le Sénat américain d’approuver le projet.
Par Jalil Nouri