Dans une décision saluée par de nombreux acteurs de la sécurité routière, la NARSA (Agence nationale de la sécurité routière) vient d’annoncer un élargissement significatif de son champ d’action. Désormais, les véhicules immatriculés sous statut diplomatique ne seront plus exempts de sanctions en cas d’infractions au Code de la route. Une mesure qui s’inscrit dans une volonté affirmée de mettre fin à certaines impunités et d’assurer une égalité devant la loi.
Cette décision fait suite à une directive du comité de veille relevant du comité permanent de la sécurité routière, appuyée par une note-cadre du ministère des Affaires étrangères. Elle stipule le contrôle effectif des infractions commises par les véhicules diplomatiques, notamment via les radars fixes.
Dans la même dynamique, le comité a également ordonné un suivi renforcé des véhicules étrangers circulant au Maroc. Les contrevenants détectés par les radars fixes feront désormais l’objet de poursuites, comme les véhicules locaux.
En parallèle, un dispositif technologique inédit a été introduit pour cibler les deux-roues motorisés : les “speedomètres”. Ces appareils permettront de contrôler la vitesse maximale et de vérifier les caractéristiques techniques de ces véhicules souvent impliqués dans des accidents.
Ces initiatives interviennent dans un contexte encourageant : les statistiques de juillet 2025 montrent une baisse de 5,2 % des décès et de 3,2 % du nombre total de victimes dans les accidents corporels. Les routes hors agglomération enregistrent même une baisse de 24,8 % des décès, tandis que la mortalité chez les usagers de deux ou trois-roues diminue de 32 %.
Cette volonté marocaine de renforcer la sécurité routière et de mettre fin aux privilèges implicites s’inscrit dans une tendance régionale plus large. L’Espagne, de son côté, a récemment adopté une mesure similaire en imposant aux véhicules étrangers — notamment marocains — une modification temporaire de leurs plaques d’immatriculation par l’ajout de la mention « MA », identifiant clairement leur origine. Cette initiative vise à assurer un meilleur suivi en cas d’infractions et à responsabiliser tous les conducteurs, sans distinction de nationalité ou de statut diplomatique. Une convergence des politiques qui confirme que la sécurité routière devient une priorité partagée et que nul ne devrait échapper aux règles communes.
Par Salma Semmar