L’inflation au Maroc a atteint des niveaux sans précédent, avec un taux de 6,6 % en 2022, tandis que l’indice des prix alimentaires a augmenté de 11 %. L’Observatoire du travail gouvernemental a analysé la situation économique et a noté que la crise pandémique de Covid-19, la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires ont également eu un impact sur l’économie marocaine. Les importations alimentaires de base et l’importation d’énergie sont les deux principales raisons de cette hausse de l’inflation. Les années successives de sécheresse ont également affecté la production agricole, qui a diminué de 67 %. L’UE, considérée comme le partenaire économique n°1 du Royaume, a subi une récession économique, affectant ainsi la croissance et exacerbant le déficit de la balance commerciale.
Le gouvernement a mis en place des mesures pour réduire l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des citoyens et maintenir la stabilité des prix des produits de base, telles que des interventions monétaires, financières et fiscales. Ces mesures comprennent une augmentation des dotations de la Caisse de compensation, un soutien à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable pour maintenir les prix et le soutien direct aux professionnels du transport pour préserver les prix des transports. En outre, le gouvernement a pris des mesures monétaires, telles que la réduction des taux d’intérêt et la baisse du ratio de réserves obligatoires des banques.
L’Observatoire de la Transition énergétique et de la Gestion des Ressources naturelles au Maroc (OTRAGO) a critiqué le gouvernement pour son incapacité à résoudre les déséquilibres structurels du système d’approvisionnement des marchés marocains en produits et matériaux, ainsi que pour son manque de volonté à lutter contre le monopole et la spéculation, notamment en matière de denrées alimentaires. L’Observatoire a également souligné le refus du gouvernement de s’attaquer au monopole des hydrocarbures, malgré les rapports officiels qui l’ont mis en évidence. En outre, l’OTRAGO a noté l’absence de vision prospective pour anticiper les solutions aux crises, en particulier en ce qui concerne la hausse des prix des denrées alimentaires. L’Observatoire a également critiqué le gouvernement pour sa réticence à reformuler la carte agricole marocaine en fonction des besoins des citoyens et à accélérer la transition vers les énergies renouvelables. En conséquence, l’OTRAGO a recommandé au gouvernement de renforcer les mécanismes de contrôle et de suivi des marchés nationaux, de suspendre temporairement la collecte de certaines taxes sur les produits alimentaires et de mettre fin au système actuel des marchés de gros. En ce qui concerne les carburants, l’OTRAGO a appelé à l’activation immédiate des rôles de l’institution de contrôle de la concurrence et l’application de la loi sur le monopole pratiqué par les compagnies pétrolières.