Quel lien entre le groupe terroriste Daech et un campagnard de la région de Settat, en plein territoire de la Chaouia ? La réponse n’est pas évidente et difficile à apporter.
C’est pourtant ce qui étonne et demeure totalement inédit dans la lutte contre le terrorisme, surtout lorsqu’il s’agit d’un jeune loup solitaire âgé d’à peine 18 ans.
Les éléments du Bureau central de la police judiciaire, chargés de cette lutte, ont pu, grâce à des indications précises et précieuses, localiser dans un patelin reculé ce sympathisant du groupe, servant de bras opérationnel à l’État islamique, auquel il avait prêté allégeance malgré son très jeune âge. Il recevait des ordres de cette organisation, malgré son ignorance des idéologies, hormis celle de la violence aveugle et du crime.
Encore plus intriguant pour un tel profil : selon les premiers résultats de l’enquête, toujours en cours, il préparait un ou plusieurs attentats en agissant seul, après avoir appris le maniement et la fabrication d’armes, d’explosifs et de ceintures piégées destinées à provoquer un maximum de victimes.
Ce terroriste précoce était en contact étroit avec un responsable marocain chargé des basses besognes pour le compte de Daech, devenu son mentor et son préparateur psychologique en vue de commettre des attaques sur le sol marocain. Un esprit faible, aisément manipulable à distance, qui, malgré son faible niveau, parvenait à communiquer via internet pour diffuser des images des « exploits » de Daech et relayer des slogans appelant à tuer sans discernement, dans le seul but de passer pour un héros aux yeux de ses commanditaires.
Par Jalil Nouri