L’auteur de « Moha le Fou, Moha le Sage » n’est pas content de son dernier voyage au Maroc et l’a fait savoir avec virulence dans un article publié dans un média français.
Tahar Benjelloun n’est pas passé par quatre chemins pour déclarer haut et fort que le Maroc n’atteindra jamais le succès touristique de l’Espagne, laquelle figure parmi les premières destinations mondiales.
Cette dernière se prévaut, depuis de nombreuses années, d’un développement fulgurant qui lui permet d’accueillir autant de touristes que d’habitants chaque année. Elle maintient ce niveau en offrant le meilleur de ce qu’elle possède aux visiteurs étrangers.
Le Maroc en est très loin, selon Tahar Ben Jelloun, et ce malgré l’annonce par le ministère du Tourisme de chiffres prometteurs pour les six premiers mois de l’année. Pour l’écrivain, le manque de civisme des Marocains reste un obstacle insurmontable, même s’il reconnaît que les efforts de modernisation sont notables et louables.
Mais ces progrès sont, selon lui, réduits à néant en termes d’image par les « taches noires » liées aux comportements des Marocains, qu’il s’agisse de touristes venant pour la première fois au Maroc ou de visiteurs revenant quelques années plus tard, lorsqu’ils constatent que le pays régresse en matière de civisme, d’hygiène et de discipline.
Tahar Ben Jelloun est marocain et le restera. Le fait qu’il exprime cette critique dans un journal français doit être interprété, semble-t-il, comme un appel à un sursaut et à un réveil. Car son article fait sans doute plus mal qu’il ne l’aurait fait s’il avait été publié par un média marocain.
Tout ce qui y est dit, comme tout le mal qu’il pense de cette situation, reste difficile à accepter. Mais les Marocains, résignés, s’accommodent de ce laisser-aller, y compris les gouvernants. Et tant pis si les touristes repartent avec de mauvais souvenirs, ignorant ce principe vérifiable : le mécontentement d’un touriste étranger équivaut à une promesse de perte de dix visiteurs pour le tourisme marocain.