L’heure est à la question de savoir quels sont les pays les plus sollicités pour accueillir les Palestiniens déplacés de force de leurs terres à Gaza et ailleurs. Certains pays se sont déclarés prêts à les accueillir, d’autres se montrent fermement opposés à encourager leur nouvel exode en leur offrant l’hospitalité suite à cette expulsion par Israël devenue inévitable ou à se faire massacrer en cas de refus de quitter leur pays.
Au Maroc, pays-frère des Palestiniens connu pour sa solidarité inconditionnelle, et bien que sa position officielle reste facile à deviner, c’est un non catégorique qui doit être opposé à une telle décision. Les Palestiniens, bien qu’en danger de mort et de famine, doivent rester sur leurs terres, au sein d’une patrie reconnue par un nombre croissant d’États. La pression de ces derniers sur Israël est appelée à se poursuivre et l’État hébreu n’osera pas aller plus loin avec une expulsion massive de plus de deux millions de personnes, ce qui le mettrait au ban de la communauté internationale.
Il ne faut surtout pas suivre le mauvais exemple de certains pays qui, vivant dans l’instabilité, ont décidé de les accueillir sans en avoir les moyens et sans y être préparés, avec pour seul résultat l’aggravation de leurs souffrances. Ces décisions, dictées par la volonté de faire plaisir à Donald Trump, président américain et co-organisateur du projet, ne servent ni les intérêts des Palestiniens ni la cause de leur lutte.
Quand bien même le Royaume voudrait bien le faire et ouvrir les bras à des centaines de milliers de Palestiniens, ses engagements socio-économiques et ses moyens ne le permettent pas, au moment où il accepte déjà sur son sol une forte communauté africaine en solidarité avec le continent.
Au-delà des considérations pratiques et socio-économiques, il convient de rappeler que la cause palestinienne est profondément ancrée dans la conscience collective marocaine. Depuis plusieurs décennies, le Royaume joue un rôle de premier plan à travers le Comité Al-Qods, présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui œuvre à la défense des droits des Palestiniens et à la préservation du statut spirituel et historique de Jérusalem. Cet engagement confère au Maroc une légitimité particulière sur la scène internationale et illustre la constance de son soutien. Par ailleurs, le refus d’un accueil massif ne signifie nullement un désengagement : bien au contraire, le Royaume est appelé à renforcer son aide humanitaire et médicale directement sur place, à Gaza et en Cisjordanie, tout en intensifiant ses démarches diplomatiques. L’objectif reste clair : accompagner les Palestiniens dans leur résistance, mais toujours sur leur terre, symbole de leur identité et de leur avenir.
Conclusion : si les Marocains sont clairement prêts à mourir pour la Palestine et les Palestiniens vivant sur leurs terres, ils pensent fermement que la pire des solutions serait de les encourager à quitter leur foyer naturel, devenu presque inhabitable, au lieu de continuer à croire en la solidarité et la mobilisation internationales.
Par Salma Semmar