Les caisses de l’État se portent mieux. À fin juillet 2025, les recettes fiscales du Royaume ont atteint 201,8 milliards de dirhams, en progression de 15,9 % par rapport à la même période de l’année précédente. C’est ce que révèle le dernier rapport mensuel sur la Situation des charges et ressources du Trésor (SCRT), publié par le ministère de l’Économie et des Finances.
Une dynamique soutenue par le recouvrement spontané
Selon le rapport, le taux de réalisation global des recettes fiscales s’établit à 63,1 % des prévisions inscrites dans la loi de finances 2025. Cette performance traduit une mobilisation accrue des leviers fiscaux et une amélioration du recouvrement spontané, dans un contexte marqué par des régularisations volontaires et l’apurement des crédits de TVA.
L’impôt sur les sociétés en tête
Moteur de cette hausse, l’impôt sur les sociétés (IS) affiche une progression de 13,5 milliards de dirhams (+31,9 %), avec un taux de réalisation de 76,2 %. Trois facteurs expliquent cette performance :
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une forte hausse des recouvrements spontanés (+34,7 %, soit 15,2 MMDH) ;
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un complément de régularisation record de 19,5 MMDH (+53,3 %) ;
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le versement des deux premiers acomptes (7,3 MMDH).
Parallèlement, les restitutions liées à l’IS ont doublé, passant de 1,7 à 3 MMDH, témoignant d’une meilleure fluidité dans le traitement des crédits d’impôt.
L’IR dopé par la régularisation fiscale
L’impôt sur le revenu (IR) a généré une hausse de 7,1 MMDH (+20,4 %), avec un taux de réalisation de 69,3 %. Cette progression s’explique notamment par la régularisation fiscale volontaire opérée en janvier 2025 (3,8 MMDH) et par une action renforcée de l’administration fiscale (+2 MMDH). L’IR sur les salaires progresse également de 538 MDH, confirmant une tendance haussière des revenus déclarés.
TVA et taxes de consommation en progression
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a connu une augmentation de 4,1 MMDH, portée par une hausse des recettes à l’importation (+2,5 MMDH) et sur le marché intérieur (+1,5 MMDH). Toutefois, les remboursements et restitutions de TVA, en forte hausse (8,1 MMDH contre 6,2 MMDH un an auparavant), traduisent la poursuite des efforts de l’État pour apurer les crédits en souffrance.
Les taxes intérieures de consommation (TIC), principalement sur les produits énergétiques, affichent une hausse de 2,7 MMDH (+13,5 %), après la suppression de certaines exonérations et la révision des quotités.
En revanche, les droits de douane reculent de 1 MMDH (-9,5 %), avec un taux de réalisation de 44,9 %. Les droits d’enregistrement et de timbre progressent, quant à eux, de 968 MDH (+7,6 %), avec un taux de réalisation de 63,3 %.
Recettes non fiscales : légère progression
Côté recettes non fiscales, le montant atteint 22,3 MMDH, en hausse de 4,2 % sur un an. Parmi les principaux contributeurs figurent :
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Bank Al-Maghrib avec près de 4 MMDH,
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l’Agence nationale de la conservation foncière avec 2,5 MMDH,
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l’Office chérifien des phosphates (OCP) avec 2,2 MMDH.
Un outil de suivi budgétaire précieux
Le rapport mensuel du ministère de l’Économie et des Finances constitue un outil de pilotage budgétaire clé. En comparant les réalisations aux prévisions de la loi de finances, il éclaire les tendances et les ajustements structurels en cours. Dans un contexte de consolidation budgétaire et de modernisation de l’administration fiscale, ces chiffres confirment la résilience des recettes publiques et la volonté de l’État d’élargir l’assiette fiscale tout en améliorant la transparence des restitutions.