Le Maroc franchit un nouveau cap dans la carte de la richesse africaine. Avec 7 500 millionnaires recensés en 2025, le Royaume figure désormais dans le Top 5 des principaux marchés de la richesse du continent, aux côtés de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Nigeria et du Kenya. C’est ce que révèle l’Africa Wealth Report 2025, publié par Henley & Partners en collaboration avec New World Wealth.
Selon ce rapport, le Maroc affiche une hausse de 40 % du nombre de millionnaires en dix ans, confirmant son statut de pôle dynamique de la création de richesse. Cette progression est attribuée à plusieurs facteurs : stabilité politique, diversification économique (énergies vertes, nouvelles technologies), mais aussi solidité des secteurs d’exportation, notamment l’automobile, le phosphate et l’aéronautique.
Marrakech, nouveau foyer de richesse
Si Casablanca demeure le centre financier du pays, Marrakech s’impose comme un point chaud émergent, avec une hausse de 67 % du nombre de résidents fortunés en dix ans. La ville ocre attire investisseurs étrangers et entrepreneurs, à l’image d’autres pôles internationaux, comme les vignobles du Cap en Afrique du Sud.
Le Maroc dans le paysage nord-africain
En Afrique du Nord, le Royaume se distingue par sa progression continue, là où l’Algérie enregistre un recul de 23 % et la Libye stagne. L’Égypte conserve toutefois la première place régionale avec 14 800 millionnaires. Le Maroc, grâce à sa position de pont entre l’Europe et l’Afrique, ses politiques commerciales proactives et ses investissements massifs dans les infrastructures, gagne du terrain dans la compétition régionale.
Une Afrique en mutation
À l’échelle du continent, l’Afrique compte aujourd’hui 25 milliardaires, 348 centi-millionnaires et 122 500 millionnaires, un chiffre en forte hausse comparé aux décennies passées. L’Afrique du Sud domine avec 41 100 millionnaires (34 % du total continental), mais ce sont des pays comme Maurice (+63 %), le Rwanda (+48 %) et le Maroc (+40 %) qui incarnent la nouvelle dynamique de croissance.
Cependant, cette ascension suscite autant d’espoirs que de défis. «La montée de la classe des millionnaires en Afrique est à la fois un signal et un test», explique Jean Paul Fabri, économiste en chef chez Henley & Partners. «Elle montre que la richesse se crée et reste sur le continent, mais interroge aussi la capacité des États à transformer cette prospérité en développement économique partagé».
Le Maroc, à travers son rôle de hub régional et ses nouvelles politiques d’attractivité, apparaît comme l’un des candidats les plus solides pour relever ce défi.
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