D’une année scolaire à l’autre, le secteur privé sait que la tutelle ne réagira pas, perpétuant ainsi une politique du profit à outrance au détriment des budgets des familles.
Une fois de plus, cette année, les parents d’élèves inscrits dans la majorité de ces établissements ne cessent, comme les années précédentes, de dénoncer des pratiques jugées illégales qui les étranglent financièrement et les mettent hors d’eux. En plus des hausses injustifiées des frais d’inscription, ils sont contraints d’acheter livres et fournitures scolaires directement auprès des écoles, à des tarifs nettement supérieurs à ceux pratiqués dans le commerce.
Ces parents estiment avoir été trahis par l’inaction du ministre de l’Éducation, Mohammed Saad Berrada, en qui ils avaient placé leurs espoirs pour intervenir face à tant d’abus et mettre fin à la « jungle » des établissements privés. Ils reconnaissent aujourd’hui qu’il était illusoire d’attendre une réaction, tant les ministres successifs de l’Éducation se sont toujours réfugiés derrière l’argument selon lequel leur mission n’incluait pas d’interférer dans la gestion de ces institutions.
Le plus révoltant, selon les associations de parents, est que les écoles privées ne se contentent plus d’appliquer des hausses automatiques chaque année. Elles imposent désormais, avec aplomb et parfois sous la menace de renvoi des élèves, des tarifs frôlant parfois le double de ceux pratiqués par les libraires.
Face à cette situation, les associations de parents d’élèves ne voient plus qu’une seule issue pour mettre fin à ce bras de fer inégal : interpeller directement le gouvernement à travers une question orale au Parlement et exiger une loi claire afin d’en finir avec ces abus et l’indifférence persistante du ministre.
Par Jalil Nouri