Un fait divers judiciaire secoue la ville de Fès. La procureure du Roi près le tribunal de première instance a ordonné, cette semaine, l’incarcération d’un commissaire de police divisionnaire au sein du pénitencier local de Bourkaiz. Il est soupçonné d’être derrière un faux compte Facebook usurpant l’identité du sociologue français Pierre Bourdieu.
Selon les premiers éléments de l’enquête, ce compte diffusait des publications polémiques considérées comme portant atteinte aux constantes et aux symboles du Royaume. Ces agissements ont conduit le parquet à saisir la brigade de la police judiciaire de Fès pour mener une investigation approfondie.
Les investigations ont permis d’identifier et d’interpeller le fonctionnaire de police mis en cause, immédiatement placé en détention préventive. Son téléphone portable a été saisi puis soumis à une expertise technique approfondie au laboratoire régional d’analyse des traces numériques relevant de la préfecture de police de Fès.
La première audience de son procès est prévue le mardi 9 septembre prochain, devant la chambre correctionnelle en flagrant délit. L’affaire suscite une vive attention, d’autant plus qu’elle implique un haut gradé de la police, censé incarner l’autorité et le respect de la loi.
Ce dossier met une nouvelle fois en lumière la sensibilité accrue autour de l’usage des réseaux sociaux, devenus un espace où la frontière entre liberté d’expression et atteinte aux institutions peut rapidement être franchie.
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