Un changement de ton est devenu perceptible chez les dirigeants du mouvement séparatiste sahraoui du Polisario, aux abois et persuadés que la fin est proche avec la perte de tout espoir face aux développements diplomatiques en cours pour le règlement définitif du conflit du Sahara. Celui-ci sera soumis au vote du Conseil de sécurité de l’ONU en octobre prochain à New York, par ses cinq membres permanents dont trois se sont déjà prononcés.
Cette perspective a été confirmée par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU en charge du dossier, lors d’une rencontre avec le conseiller du président américain Trump pour l’Afrique. Tous deux ont laissé entendre que la « fin de partie » est imminente et que l’avenir de la région ne se conçoit désormais qu’à travers le prisme du développement.
Guettant le moindre signe diplomatique, le Polisario ne cache plus, contrairement au discours dicté par l’Algérie, sa prédisposition à négocier une sortie honorable sans conditions, y compris celle de l’autodétermination. Un retour dans les provinces sahariennes sous souveraineté marocaine semble désormais envisagé, même si les conditions imposées par Rabat restent à définir.
Ce recul pourrait être doublé d’un autre pas significatif : l’Algérie pourrait enfin renoncer à se considérer comme une partie étrangère au conflit, ouvrant la voie à des négociations directes avec le Maroc et la Mauritanie. Des discussions de pure forme, puisque l’essentiel est déjà acquis : l’adoption par l’ONU du plan d’autonomie proposé par le Maroc, seule solution crédible, réaliste et durable selon la communauté internationale.
Dans ce climat de désarroi, l’état-major séparatiste peine à contenir l’ébullition qui gagne les camps de Tindouf, où les séquestrés aspirent plus que jamais à mettre fin à un calvaire qui dure depuis un demi-siècle.
Par Jalil Nouri