Le Maroc dispose d’un arsenal législatif clair pour interdire la cigarette dans les lieux publics, les administrations et les collectivités territoriales. Pourtant, force est de constater que la loi n’est tout simplement pas appliquée. Pourquoi ? Mystère. Les non-fumeurs, eux, attendent toujours de pouvoir respirer un air plus sain. Peut-être faudra-t-il attendre la Coupe du monde 2030 pour espérer voir cette réglementation respectée.
Une loi complémentaire qui tarde
Au-delà du texte existant, une nouvelle loi est en débat depuis plusieurs années. Proposée à l’origine par le Parti de la Justice et du Développement (PJD), elle vise à élargir l’interdiction à toutes les formes de tabac, y compris les cigarettes électroniques. Le projet prévoit d’interdire le tabac dans tous les lieux publics, y compris les cafés et restaurants, avec de lourdes amendes en cas d’infraction. Mais cette proposition, pourtant capitale pour la santé publique, reste bloquée dans les tiroirs du Parlement.
Le poids du lobbying
Pour de nombreux observateurs, ce blocage est lié aux pressions des lobbys du tabac, accusés d’agir en coulisses pour défendre un secteur extrêmement lucratif. Ces forces économiques pèseraient sur les débats parlementaires, freinant toute avancée significative en matière de protection des citoyens, notamment des plus jeunes.
Un retard démocratique
Dans un système démocratique, il paraît inconcevable qu’une telle loi n’ait toujours pas été votée ni appliquée, alors que de nombreux pays se distinguent déjà par l’efficacité de leurs mesures anti-tabac. Le Maroc apparaît ainsi à la traîne, exposant sa population à des risques sanitaires pourtant évitables.
La Coupe du monde 2030 pourrait offrir une opportunité historique : afficher un Maroc moderne, protecteur de la santé de ses citoyens et conforme aux standards internationaux. Car cette « interdiction d’interdire » ne peut plus durer. Le temps presse : mieux vaut tard que jamais.
Par Salma Semmar
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