Le système bancaire marocain se soucie peu du mécontentement auquel il fait face de la part des consommateurs, dont la fédération de défense de leurs droits tire la sonnette d’alarme contre des pratiques qui, non seulement ne changent pas, mais empirent continuellement, avec des charges en augmentation constante, au point de décourager la majorité et de les faire hésiter avant de se diriger vers un établissement pour un accueil jugé froid.
L’entité associative représentative au Maroc, car très ancienne, évoque dans sa dernière sortie sur le sujet des dysfonctionnements dans les prestations, à commencer par le manque d’informations mises à la disposition du public pour l’aider à orienter ses choix et à comparer les opportunités d’une enseigne à une autre, comme si toutes les banques s’entendaient sur les offres.
Les augmentations des frais concernant les virements, depuis que la CNSS a multiplié les transferts, sont particulièrement dénoncées : ces opérations sont désormais soumises à des frais de 10 à 30 dirhams, contre seulement 6 dirhams auparavant.
Il en est de même pour les cartes bancaires, désormais facturées 160 dirhams au lieu de 50, une augmentation jugée inexplicable et dénoncée à voix haute par de nombreux clients.
La modification du tarif de tenue de compte n’échappe pas à cette logique inflationniste : la gratuité est réduite à un mois au lieu de trois, avec des frais inchangés ensuite. De manière générale, l’imposition d’une compagnie d’assurances sans laisser le choix au client, contrairement aux dispositions légales, ainsi que la baisse de la qualité de service sous prétexte que « le système le dicte », nourrissent la colère des usagers.
Le doigt est également pointé sur le manque de guichets ouverts durant les fêtes et les congés. Cette litanie de reproches pourrait être plus longue encore, mais il vaut mieux s’arrêter là en espérant que le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) en prenne acte.
Par Jalil Nouri