L’Office National des Chemins de Fer (ONCF) vient d’instaurer une nouvelle réglementation encadrant l’usage et le transport des trottinettes électriques dans les gares, sur les quais et à bord des trains. Une mise au point attendue, alors que le cadre routier national peine encore à se déployer pleinement, et que les réclamations de voyageurs se multipliaient ces derniers mois.
L’essentiel à retenir. L’utilisation des trottinettes est interdite dans l’enceinte des gares et sur les quais. Leur transport reste autorisé à condition d’être pliées, et de respecter des dimensions maximales de 130 × 90 × 60 cm pour un poids n’excédant pas 30 kg. Au-delà, l’ONCF ne précise pas, à ce stade, la procédure applicable aux modèles plus volumineux, désormais courants sur le marché.
Côté sanctions, les amendes annoncées demeurent modérées : 100 DH en cas d’infraction, et 100 DH supplémentaires si l’engin n’est pas plié à bord. Un niveau jugé peu dissuasif par certains usagers, qui redoutent une application inégale des règles en période d’affluence.
Autre zone d’ombre : l’absence de mention d’espaces dédiés (racks, zones de rangement) dans les trains ou les gares. Faute d’emplacements identifiés, les trottinettes risquent d’encombrer les allées, de gêner la circulation et de créer des tensions au moment de l’embarquement, surtout aux heures de pointe.
Reste la question de l’harmonisation avec les pratiques internationales. L’ONCF s’est-il inspiré des opérateurs européens, qui imposent souvent pliage, gabarits stricts et zones de stockage ? Le règlement ne le dit pas. À court terme, l’exploitant mise sur une phase d’appropriation : campagnes d’information, rappels en gare et montée en compétence des équipes de contrôle.
En définitive, ce premier cadre ferroviaire constitue un pas pragmatique vers une cohabitation plus sûre entre voyageurs et micromobilités. Son succès dépendra toutefois de deux leviers : un civisme partagé et une évaluation rapide des lacunes (espaces, gabarits, barème de sanctions) pour ajuster le dispositif sans tarder.
Par Salma Semmar