Rien n’est plus dangereux, pour le chef du gouvernement et président du RNI, que de voir, à un an des élections, les crises hospitalières et la fièvre sociale qui ont gagné les habitants du Souss-Massa se répéter et se diffuser ailleurs.
La partie n’est pas gagnée d’avance, malgré sa bonne volonté et le sérieux avec lesquels il gère cette situation, d’autant qu’il s’agit de sa région et de la ville d’Agadir, dont il est le maire. S’il ne parvient pas à juguler ce malaise profond — qui mobilise l’ensemble de la population car il relève d’un problème social et humain, urgent et de santé publique —, la facture pourrait être lourde pour le gouvernement et dans son fief soussi, d’autant qu’il a été pris de court par l’emballement des réseaux sociaux.
Dans ce cas, il enregistrerait sa plus grande défaite, au point de compromettre la suite de sa carrière politique. Par effet domino, cet échec rejaillirait sur son parti : perdre un bastion électoral rime souvent avec défaite nationale.
Dès lors, Akhannouch se retrouve pris en tenaille : il court aussi le risque d’être accusé, dans d’autres circonscriptions, de favoriser sa région au détriment des onze autres. Il lui appartient donc de dénouer l’imbroglio avec prudence, en marchant sur des œufs.
Cette flambée de colère et de mécontentement social autour des hôpitaux — susceptible de s’étendre à d’autres secteurs — s’impose ainsi comme le plus grand défi de son mandat.
Par Jalil Nouri