Les analystes auront bien du mal à décrypter le communiqué final ayant sanctionné la visite de Nasser Bourita à Pékin, réalisée à l’invitation de son homologue chinois, et qui comporte certaines clarifications au sujet du dossier du Sahara.
À la lecture des formules employées — évoquant un nouveau “partenariat stratégique” entre les deux pays — on peut raisonnablement y voir le signe d’un déplacement des lignes. Beaucoup y lisent la perspective d’une révision probable de la position chinoise sur le Sahara, à brève échéance, afin que Pékin ne compromette pas les bénéfices tirés d’une relation économique avec le Maroc en forte croissance ces dernières années, au point de faire du Royaume le deuxième partenaire de la Chine en Afrique.
Pour amener Pékin à sortir d’une neutralité relative, et dans l’attente d’un éventuel feu vert du Comité central du Parti communiste, la diplomatie chinoise semble avoir pris la mesure de la condition posée par son homologue marocaine : « Faire des affaires avec le Maroc suppose une reconnaissance claire, sans ambiguïté, de sa souveraineté sur le Sahara, ainsi que le soutien au plan d’autonomie, y compris lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. »
Pour un pays qui investit massivement au Maroc et bénéficie de facilités multiples — avec des échanges commerciaux qui ont frôlé les 60 milliards de dirhams à mi-2025 —, la moindre attente côté marocain est de voir la Chine sortir du statu quo et de sa position figée sur le dossier du Sahara.
Par Jalil Nouri