Avant de prendre son avion pour New York, où il représentera le Roi à l’ONU, Aziz Akhannouch, président du Rassemblement National des Indépendants (RNI), a tenu à s’offrir un bain de foule à Marrakech, où se tenait l’étape locale du « roadshow » du parti, une sorte de caravane de communication pour dresser un bilan élogieux du rendement du gouvernement, en présence de certains de ses ministres, de tout l’état-major du RNI et d’un large public militant.
Un à un, les dirigeants de la formation, Akhannouch en tête, se sont relayés samedi dernier pour réciter le chapelet de louanges à la gloire de leur parti, qu’ils considèrent comme celui qui a permis au gouvernement d’engranger « les meilleurs résultats, tous secteurs confondus », au bénéfice des Marocains, dont ils disent être fiers de la confiance, quoi qu’en dise l’opposition, restée, selon eux, loin des réalités.
Ce satisfecit que s’accorde le parti d’Akhannouch est d’abord fait pour se rassurer avant les élections, mobiliser les troupes et garder bon moral, malgré la crise des hôpitaux que beaucoup s’accordent à voir comme le signal d’une possible perte des élections de 2026 par le RNI. Il en faudra beaucoup plus pour faire croire aux RNistes qu’ils échoueront au scrutin. Pour l’heure, en tout cas, les curseurs ne penchent encore pour aucun parti, alors que les baromètres plaident pour une lutte serrée au finish en 2026.
Mais il est un autre indicateur qu’il faudra prendre en compte : le ton virulent à l’adresse de l’opposition, utilisé par tous les intervenants. Cela pousse à croire que ses attaques personnelles contre le chef du gouvernement ne le touchent pas, mais que tout le RNI se sent concerné et répondra du tac au tac avec le ton qu’il jugera le plus approprié, y compris avec des formules peu civilisées. Avis aux concernés, car le RNI se dit sûr de sa victoire — et vogue la galère des perdants.
Par Jalil Nouri