Se dirige-t-on vers un mouvement rappelant celui du 20 février 2011 ? Un appel à se mobiliser dans plusieurs villes ce week-end contre la dégradation des services publics — notamment l’éducation et la santé — circule sur les réseaux, à l’initiative du mouvement « Voix des jeunes ». Comme en 2011, l’initiative émerge en dehors des structures partisanes, avec un mot d’ordre simple et fédérateur : « pour l’éducation et la santé, pour des services publics dignes de notre nation ».
Pour favoriser une forte participation, en particulier des jeunes, les organisateurs diffusent les lieux de rassemblement et les horaires, en insistant sur un cadre pacifique et non partisan. Des recommandations pratiques accompagnent l’appel : tenue adéquate, casquette, bouteille d’eau, discipline et refus de toute provocation ou violence.
Plusieurs villes sont mentionnées : Casablanca, Rabat, Marrakech, Meknès, Fès et El Jadida, avec la promesse d’itinéraires et d’horaires détaillés — du matin jusqu’en soirée — et l’ouverture à d’autres localités. La plateforme en ligne « Moroccan Youth Voice » relaie ces informations et met en avant la thématique sociale, sans références politiques explicites.
Cette initiative intrigue observateurs et médias, et fait réagir les partis, qui soupçonnent une orchestration opaque visant à instrumentaliser la fibre juvénile. Elle intervient alors que la CDT prépare, de son côté, des mobilisations sur des revendications salariales et que se profile la réforme des retraites. Autant de facteurs qui laissent augurer une rentrée sociale et politique sous tension.
Par Jalil Nouri