Le week-end dernier, plusieurs acteurs ont tenté de récupérer la contestation visant la gestion de l’éducation et de la santé. Sur le terrain, les jeunes se réclamant du mouvement désormais identifié sous l’appellation GenZ ont été doublés par des parties hétéroclites cherchant à capitaliser sur la colère sociale. Comme lors du mouvement du 20 Février, des organisations en perte de vitesse y ont vu l’occasion de faire passer leurs messages, avec l’écho prévisible des réseaux sociaux.
Cette récupération a pris des formes diverses : formations politiques (notamment PJD et PSU), représentants syndicaux, associations engagées — parfois en confrontation avec les autorités sur les droits humains —, ainsi que certaines voix issues de mouvements féministes ou de la scène rap, désireuses de regagner en visibilité. Sans lien organique avec les initiateurs, ces catégories — souvent plus âgées — ont mêlé leurs revendications à celles des manifestants venus défendre leurs propres priorités, au prix de fausses notes et d’une cacophonie qui a nui à la lisibilité du mouvement, d’autant qu’une organisation structurée faisait défaut dans plusieurs villes.
La cause palestinienne a également été invoquée, ce qui, en soi, demeure attendu dans le contexte régional, mais a ajouté à l’hétérogénéité d’un cahier de doléances parfois disparate et incompatible. À ce stade, aucune annonce claire de nouvelles mobilisations n’est venue prolonger la dynamique, laissant un mouvement entouré d’un épais flou quant à son origine, à ses initiateurs et à ses perspectives.
Par Jalil Nouri
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