Une source judiciaire française a révélé mardi que Halima Ben Ali, l’une des filles de l’ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, a été placée en garde à vue sur le territoire français à la suite d’une requête émanant des autorités tunisiennes.
Selon cette même source, Halima Ben Ali doit comparaître devant le parquet mercredi prochain pour être informée de la demande de placement en détention provisoire formulée par Tunis. Les instances judiciaires françaises devront ensuite statuer sur son maintien en détention en vue d’une éventuelle extradition vers la Tunisie, ou son placement sous contrôle judiciaire. Les motifs précis justifiant la requête tunisienne n’ont pas été communiqués par la justice française.
La source judiciaire a précisé qu’une audience devant la chambre de l’instruction spécialisée dans les procédures d’extradition de la cour d’appel se tiendra ultérieurement pour examiner le dossier en profondeur.
Cette affaire ravive le souvenir des événements de janvier 2011, lorsque Zine El Abidine Ben Ali avait quitté précipitamment la Tunisie après 23 années de pouvoir ininterrompu. Son départ intervenait suite à un soulèvement populaire déclenché par le geste désespéré d’un vendeur ambulant qui s’était immolé par le feu en décembre 2010 à Sidi Bouzid, dans le centre-ouest tunisien. Ce drame, expression d’une protestation contre la pauvreté et les humiliations policières, avait embrasé tout le pays.
L’ancien dirigeant tunisien avait passé les huit dernières années de son existence en exil au Royaume d’Arabie Saoudite, où il est décédé loin de sa terre natale.
Cette interpellation d’un membre de la famille Ben Ali témoigne de la volonté des autorités tunisiennes de poursuivre les démarches judiciaires entamées depuis la chute du régime, plus d’une décennie après la révolution qui a transformé le paysage politique tunisien et inspiré les printemps arabes dans toute la région.