Il n’y a pas que les bilans et les échéances électorales qui divisent le gouvernement. Les troubles actuels ont ajouté à la cacophonie, certains ministres allant à contre-courant des dispositions de leur chef, Aziz Akhannouch, qui prône le dialogue avec les manifestants. Ce dialogue, précise-t-il, doit toutefois être conditionné et méthodologiquement encadré.
Les principaux points de discorde proviennent de deux ministres issus du PAM, allié du chef du gouvernement : Younes Sekkouri, en charge de l’Emploi et de la Cohésion économique, et son collègue Rachidi, secrétaire d’État à la Cohésion sociale. Tous deux, présents à la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement jeudi, ont suscité un malaise au sein de la majorité. Alors que l’Exécutif devrait être solidaire plus que jamais, l’entente s’annonce difficile face à la première grande crise du mandat — une crise qui, en cas de pourrissement, pourrait conduire au départ d’Akhannouch.
De son côté, l’Istiqlal semble opter pour la réserve, prenant du recul afin de « laisser le temps au temps » et d’observer l’évolution des événements, sans s’avancer ni s’impliquer dans une médiation hypothétique.
Akhannouch pourrait ainsi se retrouver isolé si ses partenaires refusent d’assumer leur part de responsabilité dans une crise susceptible de les pénaliser lors des élections de 2026. On n’en est pas encore là, mais nul doute que le mouvement et ses retombées — notamment autour de la Gen Z — pèseront lourd dans les discours et les résultats électoraux à venir.
Par Jalil Nouri