Le prix de l’or enchaîne une nouvelle envolée sur les grandes places mondiales, portant aujourd’hui le gramme de 18 carats à environ 950 DH. Un palier inédit qui fait de cette semaine l’une des plus sombres pour le marché local et alimente de fortes inquiétudes.
Secoué depuis des mois par des hausses successives, le métal jaune ne connaît plus de stabilité et semble difficile à contenir dans des seuils acceptables, le rendant de plus en plus inaccessible — et déstabilisant — pour acheteurs comme vendeurs. Cette tension tient à la conjoncture géopolitique internationale : de nombreuses banques centrales arbitrent en faveur de cette valeur refuge, au détriment de devises jugées volatiles, afin de consolider leurs réserves. Parallèlement, une poussée inflationniste se dessine à l’échelle mondiale, avec des répercussions au Maroc.
Malgré ces signaux peu rassurants, l’or demeure la valeur-refuge par excellence, capable de préserver son attractivité face aux chocs. Sur le terrain, professionnels et clients marocains n’en éprouvent pas moins des difficultés : les bijoutiers peinent à écouler à des niveaux de prix aussi élevés, tandis que les acheteurs — saisonniers ou non — se trouvent de plus en plus dissuadés par des tarifs devenus inabordables.
Dans l’immédiat, le marché de l’or ne semble pas près de retrouver un semblant de normalité, faute d’indices convaincants d’un reflux durable des cours.
Par Jalil Nouri