Le roi Mohammed VI devrait, lors de l’ouverture de la session parlementaire vendredi après-midi, aborder longuement deux sujets majeurs : la crise sociale qui continue de traverser le pays — certes à un degré moindre — et la cause nationale du Sahara. En toile de fond, la prochaine Coupe d’Afrique des nations au Maroc, prévue en décembre, alimente également rumeurs et spéculations.
S’agissant de la crise sociale, face à laquelle le Souverain a observé jusqu’ici un silence compréhensible, on peut s’attendre à des orientations fortes : ajustements dans les nominations de hauts responsables, rajeunissement accru de l’accès aux hautes fonctions avec respect de la parité, « révolution » dans le fonctionnement de l’écosystème hospitalier, accélération — avec échéancier — de la réforme de l’éducation, refonte des politiques d’emploi des jeunes et consolidation de la justice sociale. Autant d’axes qui rejoignent les préoccupations exprimées dans la rue, ainsi que la lutte contre les disparités territoriales déjà pointées par le Roi dans un précédent discours du Trône.
Ceux qui réclament un départ d’Aziz Akhannouch et de son équipe risquent toutefois d’être déçus : il est peu probable que le Roi accède à cette demande à un an des élections. Un remaniement d’ampleur, qui fragiliserait l’architecture de l’Exécutif et imposerait le temps d’installation d’une nouvelle équipe, apparaît improbable ; au mieux, un ajustement limité pourrait être envisagé.
Sur la question du Sahara, dans l’attente des conclusions de la prochaine réunion du Conseil de sécurité, Mohammed VI devrait mettre en avant les avancées diplomatiques récentes, tout en réservant d’éventuelles annonces à la commémoration de la Marche verte. Enfin, au sujet de la CAN, le Souverain pourrait appeler les citoyens à se mobiliser : accueil exemplaire des délégations et supporters, notamment algériens, et démenti implicite des rumeurs de retrait d’organisation — des bruits infondés, comme l’a déjà rappelé la CAF.
Par Jalil Nouri