Alors que le mouvement de la Gen Z montre des signes d’essoufflement dans plusieurs régions du pays, avec des sorties nocturnes globalement calmes après une première semaine marquée par des débordements, ses premières manifestations visibles ont émergé dans les provinces du Sud. À Dakhla, des groupes de jeunes, focalisés sur l’accès urgent au logement, ont procédé à l’occupation illégale de logements inoccupés, envoyant un signal d’alerte aux autorités.
Celles-ci redoutent un possible effet d’entraînement vers une agitation plus structurée, voire des affrontements avec les forces de l’ordre, compte tenu de la sensibilité de cette zone saharienne à l’heure où s’ouvre une nouvelle étape d’autonomisation. Le souvenir des événements de Gdeim Izik à Laâyoune — campement incendié, présence d’éléments séparatistes, bilans humain et matériel lourds — reste ancré dans les mémoires et nourrit la volonté d’éviter toute dérive ou infiltration.
Pour l’heure, l’ordre public demeure largement maintenu et les incidents recensés restent limités. La mobilisation peine d’ailleurs à s’implanter durablement dans les artères de Laâyoune, Smara, Boujdour ou Dakhla, où la population aspire à préserver la sérénité et à circonscrire les tensions. La suite dépendra de la capacité des acteurs locaux à canaliser les revendications sociales — notamment le logement — par des réponses concrètes, afin d’éviter tout embrasement.
Par Jalil Nouri