Ils sont peintres, couturiers, musiciens, acteurs ou cinéastes : depuis des décennies, les plus grandes signatures du monde choisissent le Maroc pour y vivre, s’y ressourcer… ou y revenir sans cesse. Des séjours inspirés qui ont façonné un imaginaire puissant autour du Royaume.
Henri Matisse y a trouvé des couleurs nouvelles pour sa palette ; Yves Saint Laurent y a ancré une partie de sa légende et de son esthétique. À Tanger, les Rolling Stones ont laissé des souvenirs durables ; à Marrakech, Madonna ou Charles Aznavour se sont posés à l’abri des regards. Côté cinéma, des figures internationales comme Robert De Niro — et, plus largement, des réalisateurs de premier plan — plébiscitent depuis longtemps le Royaume pour ses décors naturels et sa lumière, tandis que des humoristes et comédiens francophones, à l’image de Jamel Debbouze, y entretiennent des attaches créatives.
Pourquoi un tel « faible » pour le Maroc ? L’explication tient en un faisceau d’atouts. D’abord, une hospitalité devenue mythique : l’art d’accueillir, de partager, d’ouvrir la maison comme la ville. Ensuite, un cadre sensoriel unique — lumière rasante, horizons minéraux, villes historiques — qui stimule l’œil du peintre comme l’objectif du cinéaste. S’ajoutent un artisanat d’exception, des savoir-faire vivants (bois, zellige, cuir, tissage) qui inspirent décorateurs et designers, et une scène culturelle en mouvement — musées, festivals, résidences — qui nourrit la création contemporaine. Beaucoup repartent avec un peu du Royaume : meubles, tapis, motifs et textures marocaines habillent leurs intérieurs aux quatre coins du monde, propageant ainsi le style du pays.
Au-delà du prestige, ces fidélités sont un formidable levier de rayonnement : chaque artiste devient, à sa manière, ambassadeur du Maroc. Raison de plus pour rendre la pareille. Pourquoi ne pas imaginer une grande cérémonie d’hommage, un « Gala des Ambassadeurs culturels du Maroc », itinérant entre Tanger, Marrakech et Ouarzazate ? Une soirée vitrine mêlant cinéma, mode, musique et artisanat, qui distinguerait celles et ceux ayant contribué à la réputation du Royaume — et financerait, en retour, des bourses de création pour la jeunesse marocaine.
Par Mounir Ghazali
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