La justice marocaine a réduit la peine de prison du militant des droits de l’homme, Rida Benotmane, condamné à l’origine à trois ans de prison pour avoir publié sur Facebook des commentaires appelant à protester contre « l’extrémisme » de la police au Maroc. Sa peine a été réduite à un an et demi, mais il a décidé de faire appel. La mère de l’activiste a qualifié cette réduction de peine de « victoire minimale sur l’injustice ». Amnesty International avait appelé à la libération de Rida Benotmane après son arrestation en septembre dernier.
Le militant avait été poursuivi pour avoir « humilié une institution » avec ses commentaires sur Facebook, qui ont été considérés comme une incitation à « perturber l’ordre public et humilier une institution ». Il avait critiqué la « violence policière » et appelé à une société plus ouverte et diversifiée sur le plan idéologique et religieux.
La réduction de la peine du militant pourrait être liée à la récente résolution du Parlement européen demandant la libération de journalistes marocains condamnés. Amnesty International avait également dénoncé les « processus absurdes » utilisés par les autorités pour réduire au silence les voix critiques.
En juillet 2022, Human Rights Watch (HRW) avait publié un rapport dénonçant les « tactiques » utilisées par le Maroc pour museler les voix critiques, y compris des condamnations pour des crimes tels que le blanchiment d’argent, l’espionnage, la traite des êtres humains, la sécurité de l’État ou l’injure envers la police et la monarchie.