Un rapport conjoint émanant des ministères britanniques des Affaires étrangères, du Développement international, du Commerce et de l’Industrie a confirmé que le Maroc dispose de capacités exceptionnelles le positionnant en tant que centre stratégique incontournable pour le traitement des minéraux critiques destinés au marché africain et réexportés vers les destinations européennes et américaines.
Les auteurs du rapport évaluent le potentiel des opportunités d’investissement dont dispose le Maroc entre trente-cinq et cinquante-cinq milliards de livres sterling, soit approximativement sept cent à mille cent milliards de dirhams marocains. Cette estimation s’inscrit dans le contexte d’une demande mondiale sans précédent de minéraux tels que le cobalt, le lithium, le graphite et le manganèse, fondamentaux dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques et les technologies d’énergies renouvelables.
L’ambition marocaine de devenir un centre régional du traitement de ces ressources précieuses repose sur plusieurs atouts considérables. En premier lieu figure la position géostratégique remarquable du Royaume, lui conférant un accès privilégié aux marchés européens et américains, consolidé par des accords commerciaux bilatéraux couvrant plus d’un milliard cinq cent millions de consommateurs potentiels.
S’ajoutent à ces avantages géographiques les infrastructures portuaires ultramodernes dont dispose le Maroc, notamment le complexe portuaire de Tanger Méditerranée, reconnu comme le premier port d’Afrique et de Méditerranée. Cette infrastructure s’accompagne d’installations énergétiques vertes de qualité supérieure et d’un cadre politique stable garantissant la sécurité des investissements étrangers.
Le Maroc bénéficie également d’une disponibilité abondante en énergies renouvelables, ce qui le positionne favorablement pour fournir une énergie propre aux coûts maîtrisés. Ce facteur s’avère décisif pour l’industrie des batteries, dont le marché intégré en Europe et Amérique devrait atteindre mille cent milliards de dirhams marocains à l’horizon 2030.
Le rapport souligne que la volonté des puissances occidentales de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement en s’éloignant de la concentration chinoise fait du Maroc un partenaire fiable et stable pour le traitement et le raffinage de ces minéraux. Le Royaume pourrait ainsi devenir un pont logistique reliant les approvisionnements du continent africain à la demande croissante des marchés occidentaux.
Les experts britanniques identifient cinq axes d’investissement prioritaires pour capitaliser rapidement sur cette opportunité. Le premier concerne le financement de projets dédiés aux énergies vertes. Le deuxième porte sur la conclusion d’accords d’approvisionnement à long terme garantissant la stabilité des échanges commerciaux. Le troisième axe vise le développement de procédés de recyclage sophistiqués pour traiter les résidus industriels. Le rapport recommande également de renforcer la coopération technologique avec les grands groupes marocains actifs dans ce secteur stratégique.
Cependant, le rapport britannique n’a pas omis d’identifier certaines limitations actuelles. Il relève notamment la dépendance du Maroc concernant l’importation de certains minéraux fondamentaux tels que le lithium et le nickel. Les rédacteurs du rapport préconisent de surmonter ces défis en mobilisant les mécanismes de financement vert disponibles et en nouant des partenariats technologiques avec des acteurs internationaux de premier plan.
En conclusion, les experts britanniques affirment que le Maroc ne saurait être réduit à un simple fournisseur de matières premières brutes. Le Royaume dispose des fondations institutionnelles et matérielles nécessaires pour émerger en tant que centre industriel innovant et leader africain dans l’économie des minéraux verts, jouant un rôle prépondérant dans la transition énergétique mondiale et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement critiques pour les puissances occidentales.