Nicolas Sarkozy sera écroué mardi 21 octobre à la prison de la Santé (Paris). L’information, révélée par RTL et confirmée par plusieurs médias, découle du mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire prononcé à son encontre à l’issue du procès dit « libyen ». Condamné à cinq ans ferme pour association de malfaiteurs, l’ancien président, 70 ans, a fait appel mais doit commencer à purger sa peine, les juges invoquant « l’exceptionnelle gravité des faits ».
Selon les usages en Île-de-France et compte tenu des impératifs de sécurité, l’ex-chef de l’État devrait être placé en quartier des personnes vulnérables (QPV), un régime protégé existant notamment à la Santé et à Fleury-Mérogis. Ses avocats pourront déposer une demande de mise en liberté dès l’incarcération ; la cour d’appel dispose d’un délai maximal de deux mois pour trancher.
Le dispositif juridique retenu — mandat de dépôt différé assorti de l’exécution provisoire — a été utilisé pour éviter une incarcération immédiate tout en garantissant l’exécution rapide de la peine malgré l’appel. En pratique, l’intéressé doit d’abord être détenu avant de solliciter tout aménagement (semi-liberté, bracelet, etc.).
L’onde de choc demeure politique : à droite et à l’extrême droite, la mesure est dénoncée ; à l’inverse, 61 % des Français jugent « juste » l’incarcération avant l’appel, selon un sondage Elabe pour BFMTV (29–30 septembre). Un nouveau procès se tiendra dans les prochains mois devant la cour d’appel de Paris, tandis que le parquet national financier a également relevé appel.