Les Marocains et plusieurs observateurs internationaux s’interrogent sur la non-participation du Maroc au sommet réuni hier en Égypte par le président américain Donald Trump, en présence d’une trentaine de chefs d’État et de délégations, destiné à consolider son image de « faiseur de paix » au Proche et Moyen-Orient, au lendemain du retour au calme à Gaza attribué à son plan — un événement planétaire soigneusement préparé et fortement médiatisé.
S’agit-il d’une décision de la diplomatie américaine, pourtant très proche et alliée du Maroc ? D’un choix du pays hôte, l’Égypte, qui entretient elle aussi d’excellentes relations avec Rabat ? Ou bien le Royaume a-t-il jugé inutile de participer à ce « sommet de la paix » sans poser de conditions, voire n’a-t-il tout simplement pas été invité en temps voulu ?
Pourtant, cette conférence concerne Rabat au plus haut point, le Royaume présidant le Comité Al-Qods, acteur majeur de la défense du statut de la ville de Jérusalem, haut lieu des religions monothéistes, où les fidèles musulmans estiment que l’intégrité des mosquées est régulièrement menacée, avec l’aval et l’encouragement d’Israël.
Israël viole, selon eux, chaque jour et en toute impunité ce statut particulier par l’action de ses colons et de son armée — des actes condamnés par la communauté internationale, mais rarement évoqués dans les discours et interviews du « faiseur de paix », comme oubliés.
Or, la paix au Proche-Orient n’est envisageable qu’à condition que la question d’Al-Qods soit réglée ; à défaut, cette ville sainte pourrait un jour devenir le théâtre d’une guerre de religions, tandis que les Palestiniens vivent reclus et sous la menace des armes, privés de droits et d’avenir, comme leurs frères de Cisjordanie et de Gaza.
Ce motif de désappointement pourrait, à lui seul, expliquer cette absence.
Par Jalil Nouri