Huit sur huit, seize d’affilée : les Lions de l’Atlas bouclent des qualifications parfaites et inscrivent leur nom dans l’histoire. Face au Congo (1–0), le Maroc a d’abord patiemment construit, puis piqué au moment juste, en s’appuyant sur ce qui fait sa signature : une possession haute, fluide et exigeante, des circuits courts maîtrisés et une lecture implacable des temps forts.
Le scénario, lui, raconte un collectif sûr de ses principes. Dès le premier acte, Hakimi, Brahim Díaz et Ben Seghir ont tissé les triangles, étiré le bloc congolais et multiplié les renversements. Par moments, la séquence marocaine a frôlé l’excellence technique, avec des sorties de balle sous pression et des décalages répétés sur les couloirs. Il a manqué le dernier geste — têtes de Saibari et El Kaabi, frappe d’Akhomach — mais le cadre était posé : le Maroc dicte, l’adversaire subit.
La délivrance arrive à la 63e minute sur une action d’école : projection d’Hakimi dans le dos, centre instantané au ras du sol, finition d’En-Nesyri au second poteau. Une séquence modèle qui récompense la patience d’un onze resté fidèle à sa grammaire : récupérer haut, rejouer vite, imposer le rythme par le ballon. La suite ? Gestion mature, pressing de reprise, et ces longues phases de conservation qui anesthésient toute révolte.
Ce succès n’est pas qu’un résultat ; c’est une pierre de plus dans une série historique : 16 victoires consécutives, record qui consacre une équipe passée du statut d’outsider inspirant à celui de machine à victoire. L’expression n’est pas galvaudée : variété des ressources (profondeur d’En-Nesyri, fixes d’El Kaabi, créativité de Brahim), qualité des latéraux, charnière sereine et banc impliqué… Le Maroc a bâti une culture de la maîtrise.
Bien sûr, tout n’a pas été parfait — quelques imprécisions dans la finition, une ou deux transitions à mieux fermer —, mais ce groupe sait souffrir sans rompre et accélérer sans se désunir. À l’heure des bilans, les Lions de l’Atlas signent une campagne qui allie esthétique et efficacité : le jeu comme boussole, la série comme étalon. Le message envoyé au monde est clair : ce Maroc-là n’empile pas seulement les points, il impose une idée.
mabrouk