Valparaíso a chaviré. Au terme d’une demi-finale suffocante (1–1, victoire du Maroc aux tirs au but), les Lionceaux ont fait tomber la France et se sont offert la première finale de Coupe du monde U20 de l’histoire du Royaume. Une performance majuscule, bâtie sur un jeu audacieux, une solidarité sans faille et des nerfs d’acier au moment de conclure la séance.
Dominateurs par séquences, les Marocains ont frappé les premiers sur penalty transformé par Yassir Zabiri après intervention de la VAR, récompensant un pressing haut et des transitions tranchantes. Les Bleuets ont fini par égaliser au retour des vestiaires, relançant un duel devenu électrique jusque dans le temps additionnel.
Quand la pression a atteint son paroxysme, la jeunesse marocaine n’a pas vacillé. Le gardien Yanis Benchaouch a multiplié les parades avant et pendant la séance, tandis que les tireurs marocains ont fait preuve d’un calme impérial pour sceller une qualification au parfum d’exploit. Les médias français eux-mêmes parlent d’un « scénario cruel » pour les Bleuets, signe de la maîtrise mentale montrée par les Lionceaux.
Au-delà de la dramaturgie, cette victoire consacre un projet : formation locale renforcée, détection des binationaux, staffs exigeants, une filière jeunes désormais citée en exemple et qui alimente les sélections avec des profils techniques et compétitifs. La route vers Valparaíso a déjà été jalonnée d’exploits — notamment le succès 3-1 contre les États-Unis en quarts —, autant d’actes fondateurs d’une génération décomplexée.
Place désormais à la finale : peu importe l’adversaire, le Maroc a déjà marqué l’histoire. Mais au vu de la qualité du plan de jeu, de la maturité tactique et de la force collective affichées, personne n’osera lui refuser l’ambition ultime.