Le Maroc poursuit l’augmentation soutenue de ses dépenses militaires sur fond de crispations avec l’Algérie et de recomposition des équilibres sécuritaires au Maghreb. Selon le projet de loi de finances soumis au Parlement, le budget de la Défense passerait de 133 milliards de dirhams (environ 13 milliards de dollars) en 2025 à 157,171 milliards de dirhams (15,7 milliards de dollars) en 2026. Un an plus tôt, en 2024, l’enveloppe s’élevait à 124,7 milliards de dirhams (12,088 milliards de dollars). En deux exercices, la hausse dépasse ainsi 24 milliards de dirhams, signe d’un effort financier marqué et continu.
Cette trajectoire budgétaire s’inscrit dans une stratégie de modernisation accélérée des capacités et de construction d’une industrie de défense nationale. Rabat fait face à plusieurs défis : tensions frontalières persistantes, multiplication des menaces aériennes de nouvelle génération et instabilité régionale nécessitant une posture de dissuasion crédible. L’accent est mis sur l’équipement, le maintien en condition opérationnelle, la formation et l’élévation du niveau technologique des forces.
En septembre, le Royaume a réceptionné de nouveaux équipements américains destinés à la surveillance des frontières, notamment des véhicules blindés M1117, chacun doté d’une tourelle avec mitrailleuse lourde de 12,7 mm et lance-grenades automatique de 40 mm. Le même mois, le Maroc figurait parmi les pays bénéficiaires d’une modification de contrat, d’un montant de 27 millions de dollars, attribuée par le Département de la Défense américain à General Dynamics Land Systems pour l’appui technique des chars Abrams. Ces jalons illustrent la montée en gamme capacitaire et la consolidation des partenariats internationaux.
À l’horizon 2026, l’augmentation de l’effort de défense vise autant la réactivité opérationnelle que l’autonomie industrielle, avec l’ambition de doter les Forces armées royales d’outils adaptés aux menaces contemporaines et d’inscrire cet effort dans la durée.
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