Face à la hausse des tensions dans les établissements de santé et aux agressions visant médecins, infirmiers et urgentistes, le ministère de la Santé et de la Protection sociale place la sécurisation du corps soignant au premier rang de ses priorités. L’objectif affiché : rompre avec la seule compassion et déployer une politique concrète de protection, de modernisation et de revalorisation de l’hôpital public.
Un plan d’urgence en plusieurs chantiers
Le ministre Amine Tahraoui a annoncé une feuille de route d’urgence qui sera déployée dans les prochains mois. Elle s’articule autour de :
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Une nouvelle carte sanitaire, pour mieux répartir les ressources humaines et matérielles sur l’ensemble du territoire ;
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La réhabilitation des établissements : remise à niveau des infrastructures, renforcement des services techniques et des réserves, modernisation des urgences et équipement en dispositifs médicaux récents ;
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La réorganisation des circuits patients avec tri clair des cas critiques et non urgents, et standardisation des protocoles de prise en charge ;
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Une présence médicale continue dans les services d’urgence et disponibilité permanente des médicaments essentiels.
Dans la foulée, 49 nouveaux centres de santé urbains et ruraux entrent en service dans neuf régions, renforçant l’offre de soins de proximité.
Accueil digne pour les usagers, conditions de travail améliorées
Le programme prévoit le réaménagement des espaces d’accueil et des salles d’attente, ainsi que la création d’espaces de repos pour les équipes soignantes. Des travaux légers et rapides doivent produire des effets visibles à court terme. Parallèlement, le ministère mise sur le développement de la plateforme « chikaya-santé » afin de mieux traiter les réclamations et fluidifier la relation avec le public.
De la compassion à la protection effective
Pour endiguer les violences à l’hôpital, une circulaire 2025 enjoint les établissements à appliquer des mesures organisationnelles et juridiques de protection, en particulier dans les urgences, où la pression est maximale. Le ministère annonce une coordination permanente avec la Sûreté nationale pour des interventions immédiates en cas d’agression ou de menace. La circulaire prévoit poursuites judiciaires à l’encontre des agresseurs et soutien juridique, psychologique et médical aux victimes parmi les soignants.
Restaurer la confiance
Pour Amine Tahraoui, « la dignité du médecin et de l’infirmier fait partie de celle de l’hôpital et de l’État ». La réforme vise à réparer le lien de confiance avec les citoyens en garantissant un accueil respectueux, une prise en charge mieux organisée et des équipes protégées. À terme, le ministère veut instaurer une culture hospitalière fondée sur le respect, la responsabilité et la reconnaissance du rôle central du personnel soignant.










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