À moins d’un an des élections de 2026, plusieurs membres du gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch sont pointés du doigt pour des pratiques présumées de favoritisme. Selon le quotidien Assabah, un « grand ministre », dont le département chapeaute plusieurs secteurs et dont le parti ambitionne de dominer le scrutin à venir, aurait promis des postes de haute responsabilité à de jeunes profils, hommes et femmes, issus de cercles proches, de familles influentes ou de soutiens en vue. Le journal ne cite aucun nom, mais évoque des engagements oraux au sein du ministère concerné.
Le débat s’enflamme sur fond de Projet de loi de finances 2026, qui prévoit 40 000 recrutements dans la fonction publique. D’après Assabah, certains ministres de la majorité viseraient une affectation de ces postes « à partir de mars », période coïncidant avec le décaissement des budgets sectoriels. Le quotidien avance que la majorité de ces emplois pourrait bénéficier aux « fils de notables » pesant dans les urnes, ainsi qu’aux proches et partisans les plus visibles, nourrissant la thèse d’une instrumentalisation électorale de l’appareil administratif.
À rebours de ces accusations, le ministère de l’Intérieur a récemment gelé des centaines de nominations dans les conseils communaux, malgré l’existence de postes budgétaires. Motif affiché : l’insuffisance des moyens financiers de nombreuses communes, incapables d’absorber une masse salariale supplémentaire dans un contexte où des recrutements jugés inopportuns, « incompétents, voire fantômes », ont déjà été relevés par le passé. Cette décision est interprétée par certains comme un signal de fermeté contre les dérives, mais par d’autres comme une mesure de prudence budgétaire sans lien direct avec les accusations visant des départements ministériels.
Au-delà des polémiques politiciennes, l’affaire ravive la question de la méritocratie et de la transparence dans l’accès aux postes publics, particulièrement à l’orée d’un cycle électoral crucial. Les organisations de la société civile appellent à publier les critères de sélection, à soumettre les recrutements à des concours ouverts et à renforcer l’audit des nominations afin de prévenir tout soupçon d’usage partisan des ressources humaines de l’État.
Si le gouvernement n’a pas, à ce stade, réagi officiellement aux assertions rapportées par la presse, l’exécutif se retrouve sommé de prouver que la programmation des postes 2026 répond à des besoins objectifs, et non à des calculs électoraux. Dans un climat social exigeant et à l’approche d’échéances décisives, la crédibilité des institutions se jouera autant sur les résultats des politiques publiques que sur la probité des procédures.










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