Avec l’adoption de la résolution 2797 du 31 octobre 2025, le Conseil de sécurité de l’ONU a consacré le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine comme seule base sérieuse de règlement du différend régional autour du Sahara. Une victoire diplomatique incontestable pour Rabat, mais aussi le début d’un vaste chantier : celui de la mise en œuvre concrète de cette autonomie, sur les plans institutionnel, économique et social.
Dans un discours prononcé à l’occasion de cette adoption, le Roi Mohammed VI a annoncé l’actualisation et la formulation détaillée de la Proposition d’Autonomie en vue d’une soumission aux Nations unies, réaffirmant que « cette solution réaliste et applicable doit constituer l’unique base de négociation ». Un engagement qui s’inscrit dans la continuité du projet national de régionalisation avancée, inscrit dans la Constitution de 2011.
Un rapport du Centre africain d’études stratégiques et de la digitalisation (CAESD), publié le 6 novembre 2025, souligne que la transformation institutionnelle est déjà amorcée : conseils régionaux élus, budgets décentralisés, développement urbain accéléré à Laâyoune et Dakhla. Mais pour le CAESD, une véritable autonomie suppose un transfert plus massif de compétences, une gouvernance locale responsable et une participation accrue de la jeunesse et des femmes.
Sur le plan économique, le Maroc a investi plus de 77 milliards de dirhams dans les provinces du Sud : voie express Tiznit-Dakhla, port Dakhla Atlantique, projets d’énergies renouvelables et zones logistiques. Toutefois, la dépendance aux financements publics reste forte, freinant l’émergence d’une autonomie économique durable. Le rapport préconise un tournant vers un modèle fondé sur les chaînes de valeur locales, l’innovation et le contenu local dans les marchés publics.
L’autre enjeu est symbolique : faire du Sahara un laboratoire du développement par les territoires, modèle exportable au reste du Royaume. Pour cela, il faudra lever les inerties administratives, digitaliser les services publics et renforcer la transparence budgétaire. En définitive, l’autonomie ne doit plus être un slogan diplomatique, mais un projet vécu, productif et partagé.
Avec la résolution 2797, le Maroc a franchi une étape décisive. Le défi désormais est de rendre cette autonomie irréversible, efficace et équitable, afin qu’elle incarne pleinement la souveraineté nationale dans la réalité quotidienne des citoyens du Sud.











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