Le Parlement espagnol a adopté mercredi, par 178 voix contre 169, un décret-loi instaurant un embargo sur les armes à destination et en provenance d’Israël. Le texte, défendu par le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, a finalement bénéficié de l’appui décisif de députés de Podemos, qui avaient entretenu le suspense jusqu’au matin du vote. Pour le chef du gouvernement, cette mesure s’inscrit dans une série d’initiatives visant à « mettre fin au génocide à Gaza », une qualification reprise dans le préambule du décret au regard des conclusions avancées par « la majorité des experts ».
L’embargo — appliqué de facto depuis octobre 2023, selon M. Sánchez — interdit toute exportation et importation de matériels de défense, produits et technologies à usage militaire liés à Israël. Il bloque également les demandes de transit de carburant d’aviation à potentiel militaire et interdit la publicité pour des produits « provenant des colonies illégales à Gaza et en Cisjordanie ». Une clause d’exception permet toutefois au Conseil des ministres d’autoriser certains transferts si une interdiction stricte « portait atteinte aux intérêts généraux nationaux ».
L’opposition conservatrice du Parti populaire a voté contre, Alberto Núñez Feijóo accusant l’exécutif de chercher l’affrontement politique plus que la désescalade. Madrid assume une ligne parmi les plus critiques en Europe vis-à-vis de l’offensive israélienne à Gaza, déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 du Hamas. Les relations bilatérales sont déjà dégradées depuis la reconnaissance par l’Espagne de l’État de Palestine en 2024, qui avait entraîné le rappel de l’ambassadeur d’Israël.
Initialement prévu mardi, le vote a été décalé à mercredi pour ne pas coïncider avec l’anniversaire du 7 octobre, selon la presse espagnole. L’ambassade d’Israël à Madrid a dénoncé un calendrier « cynique et condamnable », illustrant une tension diplomatique appelée à se poursuivre sur la scène européenne.











Contactez Nous