Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a adressé une lettre officielle au chef du Polisario, Brahim Ghali, en réponse à ce que la mouvance séparatiste appelle son « projet élargi ». Cette correspondance intervient dans un moment charnière, après l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2797 sur la question du Sahara marocain. Guterres y rappelle la nécessité d’un processus politique « réaliste et pragmatique », sous l’égide des Nations unies et de son envoyé personnel, Staffan de Mistura, afin de créer les conditions d’une reprise des pourparlers.
Pour de nombreux observateurs, il s’agit d’un rappel à l’ordre : s’aligner sur une solution politique fondée sur le compromis, dans la continuité des résolutions saluant le sérieux et la crédibilité de l’initiative marocaine d’autonomie (2007). Abdelwahab El Kaïn, président d’AfricaWatch, estime que la lettre clarifie l’esprit de 2797 : placer la vision réaliste au centre de toute issue durable, dans un contexte où l’enlisement nourrit l’insécurité au Sahel. Il souligne que le prochain cycle sera un test de bonne foi pour le Polisario et l’Algérie, le sort de la MINURSO demeurant lié à l’avancement du processus politique et au respect du cessez-le-feu.
Même lecture pour Mina Laghzal, coordinatrice d’un réseau d’ONG sahraouies : la dynamique actée par 2797 marque une inflexion majeure, dépassant les schémas figés de « l’autodétermination-sécession » au profit d’un règlement négocié, susceptible d’ouvrir des perspectives maghrébines de stabilité et de développement. L’absence de précisions publiques du Polisario sur la lettre ne change rien, dit-elle : la boussole demeure 2797, qui consacre l’autonomie comme socle de toute négociation. À défaut d’un engagement rapide et sans conditions, prévient-elle, la communauté internationale pourrait être amenée à envisager de nouvelles mesures pour préserver la paix et la sécurité.
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