Ils étaient trois millions de Marocains à avoir récemment suivi, selon une étude d’audience, les débats parlementaires autour du projet de loi de finances pour l’année 2026. Un chiffre éloquent à plus d’un titre, qui a incité à la fois le Parlement et le pôle audiovisuel public à revoir leur manière de travailler.
Ce taux d’audience démontre que les citoyens s’intéressent à la politique lorsque les sujets abordés touchent directement leur quotidien et leur pouvoir d’achat. Les débats de ces derniers jours, d’une grande qualité, ont suscité un véritable engouement, bien qu’ils exigent un niveau d’instruction élevé et une certaine familiarité avec les questions économiques. Le Parlement et la première chaîne nationale, Al Oula, ont ainsi réussi à créer une dynamique inédite, en diffusant en direct – et pour la première fois – ces échanges à la fois techniques et instructifs. Une initiative pertinente, certes tardive, mais qui augure d’une prise de conscience croissante quant à l’importance d’impliquer le citoyen dans la vie politique.
Ce succès d’audience, remarquable pour un sujet économique et politique, a relancé le débat sur la nécessité de garantir un accès régulier des Marocains à ce type de retransmissions. Il ouvre également la voie à une diversification des programmes, alors même que le projet de chaîne parlementaire, évoqué depuis des années, semble destiné à rester lettre morte pour diverses raisons.
Désormais, l’idée de rapprocher le citoyen de la vie publique par ce biais fait consensus. Reste à préserver la qualité des débats. À ce titre, l’incident survenu récemment lors d’une séance de questions orales, où deux députés ont échangé des propos sexistes et vulgaires en direct sur une chaîne publique, doit servir d’avertissement. Si l’objectif est d’attirer et d’éduquer les électeurs, la dignité et la rigueur des échanges devront rester la règle absolue.
Par Jalil Nouri











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