La Chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Casablanca a fixé au 2 décembre 2025 l’ouverture du procès de Jonathan Harroch, fondateur de la chaîne de salles de sport City Club. L’audience, initialement reportée, doit permettre à la défense de finaliser son dossier et à la juridiction de s’assurer de la convocation des plaignantes comme parties civiles. Harroch est poursuivi pour traite d’êtres humains, consommation de stupéfiants, l’émission de chèques sans provision d’un montant de plusieurs millions de dirhams et autres infractions ; il conteste en bloc les accusations.
L’affaire s’inscrit dans un contexte pénal et financier déjà chargé. Arrêté à Casablanca à l’automne 2024, Harroch avait été interpellé dans une chambre d’hôtel en compagnie de deux jeunes femmes, alors qu’il détenait environ 2,5 g de cocaïne, selon des sources judiciaires. Les deux femmes ont déclaré avoir subi du harcèlement sexuel ; elles avaient été reconnues victimes dans la procédure d’instruction. Par ailleurs, des procédures distinctes ont visé l’entrepreneur pour chèques sans provision et escroquerie, avec une condamnation en février 2025 (peine aménagée en appel au printemps).
Sur le terrain économique, City Club fait face depuis plusieurs années à des contentieux sociaux et bancaires (impayés CNSS, saisies sur fonds de commerce, créances bancaires), qui ont été exacerbés par l’incarcération du dirigeant. Ces volets ne préjugent pas de l’issue pénale, mais forment l’arrière-plan d’un dossier aux ramifications multiples.
Lors de l’instruction détaillée, Harroch a nié les faits et la confrontation avec certaines plaignantes n’a pu se tenir, celles-ci ne s’étant pas présentées. L’audience du 2 décembre devra d’abord cadrer les débats (constitution de partie civile, expertise, témoins) avant l’examen au fond. La présomption d’innocence s’applique jusqu’au verdict, la défense pouvant contester les éléments matériels et la qualification de traite d’êtres humains, crime lourdement réprimé par le droit marocain.
Enjeu : au-delà du cas individuel, le procès interroge la gouvernance et la compliance dans un secteur du fitness en pleine expansion, où les frontières entre réussite entrepreneuriale, communication agressive et obligations légales (sociales, fiscales, pénales) sont scrutées de près. Le calendrier judiciaire de Casablanca dira si le dossier bascule vers un procès au fond rapide ou s’oriente vers de nouvelles mesures d’instruction.










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