Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2026, la députée Fatima Tamni, membre de la Fédération de la Gauche Démocratique (FGD), a présenté une série d’amendements audacieux visant à renforcer la justice fiscale et à préserver les ressources naturelles. Sa proposition, saluée pour sa cohérence sociale et environnementale, s’inscrit dans un contexte marqué par les tensions hydriques et la recherche d’un nouvel équilibre budgétaire.
Taxer le luxe pour financer la solidarité
La parlementaire a proposé de porter à 30 % la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) applicable aux produits et services de luxe. Cette mesure viserait notamment :
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Les voitures dont le prix dépasse 600 000 dirhams,
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Les yachts et embarcations de plaisance,
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Les bijoux et montres de luxe d’une valeur supérieure à 50 000 dirhams.
Selon Fatima Tamni, cette taxation renforcée permettrait de compenser la baisse des recettes fiscales due à l’exonération des produits de première nécessité. Elle plaide ainsi pour une fiscalité plus redistributive, où les catégories aisées participent davantage à l’effort collectif, sans freiner la dynamique économique du pays.
Un impôt écologique pour protéger l’eau
Autre proposition majeure : la création d’une contribution spéciale pour la préservation des ressources hydriques, ciblant les cultures fortement consommatrices d’eau dans les zones arides ou en stress hydrique extrême.
Cette contribution serait calculée par hectare cultivé, selon une liste de cultures et de zones définies par les autorités en concertation avec les acteurs du secteur agricole.
Les fonds collectés alimenteraient un compte spécial destiné à financer la transition agricole vers des cultures plus durables, en accompagnant techniquement et financièrement les agriculteurs. Une orientation que la députée qualifie de « nécessaire pour sauver nos nappes phréatiques et garantir l’avenir des générations futures ».
Soulager les ménages modestes
La députée FGD propose également l’exonération de la TVA sur la première tranche de consommation d’eau et d’électricité — la « tranche sociale » — estimant que taxer des services vitaux pèse injustement sur les ménages à revenus modestes.
Un débat fiscal élargi
Ces propositions s’inscrivent dans un débat budgétaire plus vaste sur l’équité fiscale et la gestion durable des ressources. Le PLF 2026 comporte déjà plusieurs réformes importantes :
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Un effort financier de plus de 16 milliards de dirhams pour la sécurité hydrique, incluant le dessalement et les transferts interbassins ;
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Des mesures de simplification fiscale et d’exonération pour certains intrants agricoles ;
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Et une volonté affichée du gouvernement d’orienter la fiscalité vers un modèle plus productif, inclusif et territorialement équilibré.
Pour Fatima Tamni, ces amendements viennent renforcer la dimension sociale et écologique du budget 2026 : « Une fiscalité juste, c’est celle qui protège le citoyen, soutient l’économie réelle et défend les ressources vitales du pays ».
Ces propositions de Fatima Tamni relancent un débat essentiel sur la justice fiscale et la préservation des ressources au Maroc. Faut-il taxer davantage le luxe pour financer la solidarité ? Et instaurer un impôt écologique pour protéger l’eau ?
À vous de partager votre avis sur cette vision d’une fiscalité plus équitable et durable pour l’avenir du pays.










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