Fatima-Zohra Ammor, ministre du Tourisme et figure considérée comme l’une des plus proches du chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch, a récemment été prise en flagrant délit de conflit d’intérêts, une affaire qui ternit l’image du gouvernement ainsi que celle du RNI, parti dont elle constitue l’un des piliers.
Dans une démarche jugée incompréhensible et surprenante, la ministre s’est en effet laissée aller à promouvoir personnellement, sur les réseaux sociaux, une enseigne hôtelière classée appartenant à une personnalité qui lui est proche. Elle a poussé son dévouement jusqu’à faire la publicité de cet établissement en vantant son cadre, son confort et la qualité de ses services.
Cette initiative, retirée précipitamment après le tollé, a été perçue par les professionnels du secteur comme d’une légèreté déconcertante et d’un manque évident de sens des responsabilités, choquant ainsi toute une corporation.
Pour l’heure, et en attendant qu’elle fasse preuve du courage politique nécessaire pour reconnaître son erreur, aucune sanction n’a été annoncée par son mentor, Aziz Akhannouch, qui l’a pourtant toujours protégée depuis son entrée au gouvernement. Il l’y avait parachutée à la dernière minute comme membre du parti, alors qu’elle agissait auparavant comme conseillère en marketing et communication. La voici aujourd’hui à la tête d’un « super-ministère » regroupant non seulement le Tourisme, mais aussi l’Artisanat ainsi que l’Économie sociale et solidaire. De quoi susciter des interrogations sur la pertinence d’un tel choix, tant elle était étrangère aux réalités de terrain de ces secteurs.
La ministre revendique désormais des « records » d’arrivées touristiques, mais plusieurs professionnels contestent vigoureusement ces affirmations. Selon eux, les performances du secteur sont avant tout dues à l’image très favorable dont bénéficie le tourisme marocain dans toutes ses composantes, et non à l’action exclusive du ministère.
Dans quelques mois, il faudra sans doute dresser le bilan complet des scandales qui auront marqué les deux phases du gouvernement Akhannouch.
Par Jalil Nouri










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