Une première phase de l’arrivée des cryptos dans les circuits financiers marocains est en passe d’être bouclée, avec un projet de loi proche d’être entériné après une longue période d’étude et de réflexion menée par les autorités monétaires. Le texte a également reçu l’aval d’organismes internationaux, ouvrant ainsi la voie à l’entrée du Maroc dans cette nouvelle ère.
Les cryptoactifs, qui peuvent être rapprochés des cryptomonnaies sans pour autant s’y confondre, se limitent pour l’instant à des dépôts et à des actifs numériques. Ils pourraient toutefois, dans une certaine mesure, servir de mode de paiement légal et reconnu par la Banque centrale, sans être considérés comme une réserve de valeur, ni comme une réserve d’échange, ni comme une unité de compte. Leur utilisation s’adresserait donc à une partie seulement de la population, familiarisée avec ces outils et leurs mécanismes, le tout dans un cadre juridique et financier strict visant à prévenir tout risque de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Il faut considérer cette avancée comme une expérimentation structurante, destinée à préparer l’avenir. Cette phase permettra à la Banque centrale (BAM), à l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et à l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF) d’agir comme garants de la transparence et de la sécurité de ce nouveau système, déjà testé avec succès dans plusieurs pays développés. Si les résultats se révèlent concluants, ils pourraient faciliter l’introduction progressive d’une véritable cryptomonnaie nationale, d’autant que la Banque mondiale et le FMI ne s’y opposent pas sous certaines conditions.
Le Maroc, qui figure officieusement à la 25ᵉ place mondiale des pays utilisateurs de cryptoactifs, entend ainsi réduire les pertes liées à une pratique déjà bien ancrée, tout en encadrant un secteur où l’innovation évolue plus vite que la régulation.










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