Le leader du parti islamiste PJD, Abdelilah Benkirane, a encore fait des siennes. Mais cette fois, il a franchi un seuil dangereux avec une plaisanterie de mauvais goût, insipide et déplacée, qui a profondément offensé des citoyens de la région de l’Oriental. On en vient à se demander si l’homme n’est pas devenu, non pas un amuseur public, mais un amuseur politique, confondant systématiquement les sujets sérieux avec des farces indigestes.
Évoquant une rencontre avec le ministre délégué aux Finances, originaire de Berkane, Benkirane a cru bon de « plaisanter » en se moquant des habitants de sa ville natale. Une sortie qui a provoqué une vive colère : les habitants de l’Oriental se sont indignés sur les réseaux sociaux, dénonçant une humiliation gratuite et réclamant réparation. Devant l’ampleur de la polémique et l’indignation généralisée, l’ancien chef de gouvernement a tenté un rétropédalage maladroit, présentant des excuses aux habitants de Berkane et à tous ceux liés de près ou de loin à la région, promettant — comme un enfant pris en faute — de ne plus recommencer.
Mais Benkirane reste fidèle à lui-même : incorrigible, prompt à la provocation et incapable, semble-t-il, de faire passer un message sérieux sans le draper dans le sarcasme. Cette affaire ne doit pas être vue comme un simple dérapage isolé, mais comme un procédé plus pernicieux : celui d’impliquer dans la tempête un responsable politique — également ministre et président d’une fédération sportive — dont l’ascension dérange peut-être Benkirane, le percevant déjà comme un potentiel adversaire sur l’échiquier politique.
Jalil Nouri










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