À Tanger, les Lions de l’Atlas ont offert ce soir à leur public un véritable récital offensif et un avant-goût très prometteur de la CAN 2025. Face à l’Ouganda, les hommes de Walid Regragui se sont imposés 4-0 dans un Grand Stade en configuration CAN, bouillant comme un soir de compétition officielle. Une victoire nette, un spectacle total et un message clair envoyé au continent : le Maroc sera prêt quand la fête africaine du football débutera à domicile.
Dès les premières minutes, les Marocains ont pris le match à la gorge. Pressing haut, circulation fluide, dédoublements sur les côtés : les Ougandais ont très vite compris qu’ils allaient passer une longue soirée. La récompense tombe dès la 4e minute, lorsque Naël El Aynaoui ouvre le score sur une frappe déviée par le défenseur Achai Herbert, impuissant à empêcher le ballon de finir au fond des filets. Pour sa première titularisation, le milieu envoie déjà un signal fort.
Portés par un public tangérois en mode CAN, les Lions déroulent ensuite un football séduisant, alternant jeu court dans l’axe et renversements rapides vers les couloirs. À la 33e minute, Noussair Mazraoui illumine la rencontre d’une ouverture millimétrée qui met Ismaël Saibari sur orbite : contrôle, finition clinique, 2-0. Une action construite, maîtrisée, qui résume la confiance actuelle d’un groupe sûr de ses forces.
Au retour des vestiaires, le Maroc ne baisse pas le pied. Regragui fait tourner, teste des combinaisons, mais l’intensité reste la même. La profondeur de banc, l’une des grandes forces de cette sélection, saute aux yeux. Entré en jeu, Soufiane Rahimi obtient puis transforme un penalty à la 79e minute, avant que Bilal El Khannous ne vienne parachever le festival d’une frappe précise à la 88e. Quatre buteurs différents, un collectif au-dessus du lot, et une attaque qui confirme sa montée en puissance après le succès 1-0 face au Mozambique quelques jours plus tôt.
Derrière, la soirée est tout aussi rassurante. Malgré l’absence de plusieurs cadres, la défense n’a presque jamais été mise en difficulté et Yassine Bounou a passé une soirée tranquille, symbole d’une organisation défensive parfaitement huilée. Pour Regragui, la double satisfaction est là : n’avoir encaissé aucun but tout en affichant une efficacité rare devant les cages adverses.
En conférence de presse, le sélectionneur ne s’y trompe pas : “La CAN doit rester ici, au Maroc. Ça ne se fera pas avec des mots, mais avec du travail”, rappelle-t-il, insistant sur la “force du groupe” et la qualité d’une rotation capable de maintenir un très haut niveau quel que soit le onze de départ. Il souligne aussi l’exploit en cours : 18e victoire consécutive, record mondial amélioré, et une dynamique que peu de sélections peuvent revendiquer avant un grand tournoi.
Au-delà des chiffres, c’est surtout l’impression générale qui frappe : celle d’une équipe sûre d’elle, joueuse, ambitieuse, qui a pris plaisir à régaler son public. À Tanger, les supporters ont eu droit à un avant-goût de la CAN : tribunes pleines, ambiance électrique, et Lions de l’Atlas en mode patron. Si le chemin jusqu’au trophée est encore long, une certitude se dégage déjà : ce Maroc-là ne se contentera pas de participer à “sa” Coupe d’Afrique, il la visera clairement.
Par Mounir Ghazali










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