L’entêtement du PP, le Parti populaire espagnol, à vouloir empoisonner les relations excellentes entre Rabat et Madrid est suivi au Maroc avec méfiance et interrogations.
Cet entêtement se caractérise surtout au niveau de vieux dossiers comme l’avenir du Sahara et celui des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, mais également, et avec continuité, sur la question de la présence des immigrés marocains en Espagne.
Mais la dernière arête qui s’est placée dans la gorge de ce parti conservateur et islamophobe concerne les nouveaux rapprochements de l’Europe avec le Maroc sur le dossier agricole, que le PP voit comme un danger pour l’Espagne et la fuite de nombreux investisseurs ibériques vers le Maroc, où la situation économique est jugée positive et trop favorable à la délocalisation d’entreprises espagnoles vers le Royaume.
Voulant ôter au Parti socialiste la présidence du gouvernement lors des prochaines élections, le parti de droite concentre son offensive sur les relations exemplaires nouées par les socialistes avec Rabat, leur soutien inconditionnel au plan d’autonomie pour la région du Sahara sous souveraineté marocaine, et le voisinage entre les deux pays que les conservateurs considèrent à risques au niveau sécuritaire et migratoire. Ils ont placé ces arguments au cœur de leur campagne, illustrés par les conséquences qu’ils avancent sur la cohabitation entre Marocains et Espagnols dans des villes à forte concentration immigrée, comme en Andalousie, où les conseils communaux sont appelés avec insistance à durcir les lois contre les immigrés marocains et autres.
Très tendues avec le Maroc par le passé, notamment sous le leader de droite Aznar, l’évaluation des relations bilatérales par la droite espagnole va dans le sens d’un durcissement appelé à assombrir les perspectives en cas de réussite du PP aux élections.
Par Jalil Nouri










Contactez Nous