Pékin durcit le ton sur tous les fronts pour faire pression sur Tokyo, quitte à provoquer un choc économique de part et d’autre.
Près de 491 000 billets d’avion pour le Japon ont été annulés par la Chine en raison des tensions entre les deux pays.
Un jour plus tard, le mouvement a pris des allures de rupture nette : les annulations ont été vingt-sept fois plus nombreuses que les nouvelles réservations, du jamais-vu depuis les débuts du Covid-19.
Remboursements gratuits
Les compagnies chinoises offrent désormais des remboursements gratuits, et plusieurs transporteurs – dont Sichuan et Spring Airlines – ont déjà supprimé certains vols ou gelé des liaisons pour les mois à venir. Mais l’impact dépasse largement le secteur aérien.
Signe supplémentaire du refroidissement entre les deux pays asiatiques : le Beijing-Tokyo Forum et la publication de l’enquête d’opinion sino-japonaise ont été reportés à la demande de Pékin. Selon Mao Ning, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, les déclarations de Sanae Takaichi ont « gravement altéré le climat politique » et rendu impossible la publication dans le contexte actuel.
Appels à la prudence !
Côté Tokyo, le Japon a appelé ses ressortissants en Chine à la prudence. « Lors de vos déplacements, soyez particulièrement attentifs à votre environnement, notamment à la présence éventuelle d’individus suspects. Essayez autant que possible de vous déplacer en groupe », met en garde un communiqué publié le lundi 17 novembre sur le site de l’ambassade du Japon à Pékin.
« Évitez autant que possible les lieux très fréquentés ou ceux susceptibles d’être identifiés comme fréquentés par des Japonais », ajoute le communiqué, cité par l’AFP.
Le 18 novembre, le porte-parole du gouvernement japonais, Minoru Kihara, a déclaré que ces recommandations avaient été émises « sur la base d’une évaluation globale de la situation politique, y compris de la situation sécuritaire dans le pays ou la région concernée, ainsi que des conditions sociales ».
Un choc diplomatique qui se transforme désormais en choc économique et culturel.
Ce regain de tension fait craindre de graves conséquences économiques. Pékin a ainsi appelé les citoyens chinois à éviter de se rendre au Japon, provoquant lundi la chute des actions nippones en Bourse liées au tourisme et à la distribution.
Les deux premières économies asiatiques sont en effet étroitement liées, la Chine étant ainsi la première source de visiteurs étrangers du Japon.
Sur les neuf premiers mois de 2025, l’archipel a accueilli 7,5 millions de visiteurs chinois, selon des chiffres officiels nippons, soit une envolée de 42 % sur un an… et un quart du total des touristes étrangers. Attirés par un yen faible, ils ont dépensé l’équivalent de 3,28 milliards d’euros au troisième trimestre.
Avant de prendre ses fonctions le 21 octobre, Sanae Takaichi était considérée comme une ultra conservatrice, un « faucon » à l’égard de Pékin et elle se rendait régulièrement au sanctuaire Yasukuni, qui honore notamment plusieurs criminels de guerre de la Seconde Guerre mondiale. La Chine qualifie de telles visites de « provocations graves ».
Avec AFP











Contactez Nous